Rare et mal connue, l’endométriose thoracique fait vivre le martyr à celles qui en sont atteintes. Dans la plupart des cas, c’est l’hémi-thorax droit qui est affecté. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’atteinte à gauche ou de façon bilatérale. Notez que 50 à 80 % des patientes qui souffrent d’endométriose thoracique présentent aussi les signes d’une endométriose pelvienne. C’est pourquoi si on vous découvre une atteinte thoracique, vous devez consulter un gynécologue pour être sûre que vous ne souffrez pas aussi d’endométriose pelvienne. Les manifestations cliniques de l’endométriose thoracique sont nombreuses. On peut citer en exemple l’hémothorax cataménial, l’hémoptysie cataméniale et les nodules pulmonaires.
Diagnostic de l’hémothorax cataménial
Dans le lot des manifestations cliniques possibles de l’endométriose thoracique, il y a l’hémothorax cataménial. C’est un problème de santé qui peut être associé à un pneumothorax. Il apparait presque exclusivement vers le côté droit. Les symptômes de cette affection sont moins spécifiques puisque la malade souffre de douleur thoracique, de toux et d’essoufflement.
Pour diagnostiquer l’hémothorax cataménial, une radiographie du thorax est nécessaire. Celle-ci permet de voir un épanchement pleural, c’est-à-dire la présence d’un liquide dans la cavité pleurale. Après une ponction pleurale, on obtient un liquide hémorragique dont l’étude notifie la présence de cellules endométriales. Un scanner thoracique est réalisable et peut révéler l’existence de lésions nodulaires de la plèvre.
Diagnostic de l’hémoptysie cataméniale
La manifestation de l’endométriose thoracique est possible sous la forme d’une hémoptysie cataméniale. Dans la littérature médicale, seulement 75 cas ont été décrits depuis 1956. Quand l’hémoptysie cataméniale survient, la patiente crache du sang pendant les règles. Lorsque la maladie est diagnostiquée, elle permet d’éliminer d’autres pathologies plus fréquentes, comme la tuberculose, les infections bronchiques et les malformations artério-veineuses. Il faut dire que c’est le caractère récidivant de la maladie en période menstruelle qui pousse à faire le diagnostic. Justement pour ce diagnostic, l’examen de première intention est le scanner thoracique. Il peut révéler des images suspectes, telles que des bulles et des nodules. Celles-ci sont parfois la preuve de saignement récent. Pour avoir la certitude qu’il s’agit bel et bien d’une hémoptysie cataméniale, le scanner thoracique est refait durant les règles. Les spécialistes apprécient les éventuels changements d’aspects des lésions.
Dans la définition claire endométriose, on apprend que le diagnostic de la maladie est possible à partir d’une IRM. Mais dans le cadre d’une hémoptysie cataméniale, cet examen se montre peu sensible. En fait, il n’est pas approprié aux atteintes pulmonaires et semble être plus indiqué pour traiter les atteintes diaphragmatiques.
Cas de nodule pulmonaire
Quand une patiente souffre d’endométriose thoracique, il est possible que ce soit un cas de nodule pulmonaire, même s’il s’agit de la manifestation la moins fréquente parmi les affections cliniques de la pathologie. Généralement, on s’en rend compte lors d’un bilan des symptômes, comme une douleur thoracique cataméniale qui indique le recours à une imagerie. Pour en venir à bout, il est bon de faire un traitement médical en première intention. Si les symptômes persistent, une thoracoscopie pourrait être pratiquée.
Traitement de l’hémothorax cataménial
Pour traiter l’hémothorax cataménial, un drainage s’impose. C’est généralement le premier acte du traitement. Une thoracoscopie intervient ensuite. Elle permet de confirmer le diagnostic et de confirmer le traitement chirurgical. À propos de chirurgie, elle consiste à effectuer une exérèse la plus complète possible des lésions, à partir notamment d’une pleurectomie. Il est possible aussi qu’une thoracotomie soit réalisée, un acte qui est en quelque sorte une laparotomie du thorax.
Le traitement médical en première intention n’est pas la bonne option pour soigner une patiente atteinte de l’hémothorax cataménial, car le taux de récidive est assez important. Ce qui est plus intéressant est la chirurgie, même si elle ne met pas à l’abri d’une récidive. Pour éviter le mieux possible une rechute, une ménopause chimique est recommandée après l’intervention chirurgicale.
Traitement de l’hémoptysie cataméniale
Concernant le traitement de l’hémoptysie cataméniale, il faut dire qu’il n’y a pas encore de consensus sur la cure à pratiquer. Néanmoins, on note le succès du traitement hormonal dans plusieurs cas.
On a recours à un traitement chirurgical en deuxième intention. Il faut savoir que la chirurgie pratiquée dans le cadre de cette pathologie est radicale. Elle peut aller jusqu’à la résection partielle ou totale du lobe pulmonaire. Un tel traitement est envisageable quand la patiente désire une grossesse.